Simone Weil, la philosophe en quête de vérité
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Simone Weil, la philosophe en quête de vérité

Portrait du mois :

Simone Weil

Simone Weil est née à Paris dans une famille d’origine juive, mais de parents agnostiques. Issue de la bourgeoisie, elle est la sœur du mathématicien André Weil (1906-1998) et la fille d’un chirurgien militaire. Studieuse, sérieuse et assidue, en 1931, elle obtient l’agrégation de philosophie et devient, dans la foulée, professeure.  Philosophe humaniste et dotée d’une grande sensibilité, Simone Weil n’est pas une philosophe comme les autres, les bancs de l’école sont confortables certes, mais son choix de vie est avant tout de s’engager pour la vérité. Cette quête de vérité qui l’anime va l’inciter à rompre avec ses conventions bourgeoises pour s’engager socialement et devenir une grande militante syndicale.

DANS LA PEAU D’UNE OUVRIÈRE

En 1934, elle rejoint une usine d’Alstom en tant qu’ouvrière. Comme une véritable agente double, Simone Weil se met dans la peau d’une ouvrière d’usine qui doit travailler au “rythme de 600 pièces à l’heure” pour éviter d’être renvoyé. Elle veut confronter tous ces professionnels de la parole, journalistes, philosophes, et politiciens aux pénibles conditions de travail des ouvriers et des ouvrières en usine. D’après elle, il faut vivre une expérience pour mettre en avant la vérité. Elle veut donc vivre la dureté des ouvrières pour comprendre et parler de leurs conditions. Simone Weil consignera ses impressions dans son Journal d’usine. Elle rédigera dans la foulée “La condition ouvrière” pour dénoncer les conditions de travail qu’elle déclare comme aliénantes.

EN QUÊTE DE VÉRITÉ

Pendant deux ans, elle connaîtra la faim, la fatigue, les rebuffades, l’oppression du travail à la chaîne sur un rythme forcené, l’angoisse du chômage et le licenciement. Elle ira en Espagne vivre et ressentir la guerre d’Espagne, elle se rendra en Allemagne pour tenter de comprendre pourquoi une telle montée du nazisme. Simone Weil a choisi toute sa vie de mettre de côté le confort, la lâcheté, pour vivre dignement et raconter la vérité. Philosophe et mystique, sa pensée est un mélange entre sa grande culture philosophique et toutes ses connaissances, mais également le vécu et l’expérience de toutes ces années de souffrance. 

SIMONE WEIL, PLUS QUE JAMAIS D’ACTUALITÉ

Son expérience en tant qu’ouvrière la fait réfléchir sur les conditions difficiles des employés à l’usine. Bien souvent, la solution pour répondre à la colère de ces travailleurs et travailleuses est d’augmenter le salaire. Le constat de Simone Weil est que le salaire n’est pas une solution, car les conditions de vie pénibles ont besoin de quelque chose qui dépasse le simple fait d’être plus payé. Décrite comme une anarchiste chrétienne dès 1935, Simone Weil parle de “besoins de l’âme” face à toute cette aliénation subie par les travailleurs et travailleuses qui meurent dans leur travail, qui n’ont plus le temps de penser et sont même payés pour ne plus l’être. On n’achète pas la dignité ou l’âme de quelqu’un avec de l’argent. D’après elle, résoudre les problèmes des conditions de ces ouvriers ne passe pas par une augmentation du salaire. Cela va au-delà. 

Simone Weil en 1936 durant la guerre civile espagnole, engagée alors dans la colonne du général Durruti
Simone Weil en 1936 durant la guerre civile espagnole, engagée alors dans la colonne du général Durruti
Crédits : Apic/RETIRED – Getty


Genre : Femme

DDN : 3 Février 1909

Nationalité : Française


Il y a deux facteurs, dans cet esclavage : la vitesse et les ordres. La vitesse : pour « y arriver » il faut répéter mouvement après mouvement à une cadence qui, étant plus rapide que  la  pensée,  interdit  de  laisser  cours  non  seulement  à  la  réflexion,  mais  même  à  la rêverie.

Simone Weil en 1921

Telle une agent double, Simone Weil se met dans la peau d’une ouvrière d’usine qui doit travailler “au rythme de 600 pièces à l’heure” pour éviter d’être renvoyé.

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Ce qu’il faut retenir de Simone

  • Humaniste
  • Philosophe
  • Militante
  • Engagée

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