Les moyens pour favoriser la participation des citoyens aux élections

Première solution : supprimer les bugs du site du service public !

Rien de plus frustrant et surtout démotivant de tomber sur une page « erreur technique inattendue » en essayant de se connecter sur le site de service en ligne électorale. Devant son caractère endémique les bénévoles de Tous Inscrits sont devenus experts en suppression des cookies, rafraichissement de pages et retour arrière. Mais le citoyen lambda, qui n’a pas ce retour d’expérience, lui peut se décourager. Alors s’il vous plait mesdames messieurs de l’administration et du gouvernement veuillez mettre les moyens pour fiabiliser ce service en ligne essentiel pour la démocratie

Deuxième solution : le changement automatique du bureau de vote en cas de déménagement

Imaginons que tu déménages et que tu le signales à une administration (CAF, Sécurité sociale, Impôt) ou que tu demandes un suivi de courrier à la Poste. Et là on t’écrit pour te proposer de changer automatiquement ton bureau de vote pour l’installer au plus près de chez toi. Tu pourrais accepter parce que franchement c’est vachement pratique ou refuser parce que t’adores ton ancien bureau de vote car c’est une bonne excuse pour venir dej chez maman un dimanche et de ramener ton linge.   Dans les deux cas franchement ce n’est pas de la balle ? Nous on trouve que si. Et les solutions techniques existent, il ne manque que la volonté politique !

 

Troisième solution : La procuration 100% en ligne

Franchement quelle est cette idée de pouvoir faire en ligne une demande de procuration mais d’avoir l’obligation de se rendre dans un commissariat, une gendarmerie ou un tribunal d’instance pour pouvoir la valider ? Pourquoi peut-on a contrario tout faire en ligne pour l’inscription sur les listes électorales ? Pourquoi une Mairie peut vérifier une identité en ligne et pas un commissariat ? Arrêtons cette absurdité et allons au bout du processus en facilitant au maximum la possibilité d’utiliser la procuration pour faciliter le vote.

Quatrième solution : le vote à distance

Ce serait belle avancée de pouvoir voter de manière sécurisée à distance que cela soit par courrier ou par internet. Les Français de l’étranger ont d’ores et déjà cette possibilité lors des élections législatives (courrier et internet). En Allemagne 20% des votes se font par voie postale, idem en Espagne. En Estonie 43% des votes aux élections législatives de 2019 se sont fait par internet. On comprend les difficultés majeures de sécurisation et de fiabilité des votes (cyber attaque etc…). Mais rien ne semble insurmontable avec une mise en place d’une véritable identité numérique et d’une architecture de serveurs spécifiques et décentralisés. Mais attention ces possibilités de vote à distance doivent être toujours complémentaire du vote physique pour ne pas que la fracture numérique soit un obstacle à l’exercice démocratique pour tous les citoyens.  Pour en savoir plus su le vote à distance vous pouvez consulter ce rapport d’information du Sénat français.

“Le flou de l’entre-deux tours #2”

En ces temps de confinement, Tous Élus a décidé de se tourner vers les élus du 1e tour. Dans un contexte de “flou municipal”, récolte des différents ressentis ainsi que des actions mises en place par les équipes locales et les habitants.


Témoignage d’un élu de 41 ans dans une commune de 1800 habitants dans l’Aisne. 

“la première ambition est de rendre l’habitant « acteur » de sa commune”

Est-ce ta première expérience en politique ? 

Non, je suis conseiller municipal depuis 2014, sans délégation. 

Comment s’est passé ce 1er tour ? 

C’était une journée stressante et épuisante nerveusement, sans compter le contexte particulier des mesures liées au Covid 19. Mais nous avons eu un résultat surprenant pour le challenger ! Avec 414 voix (59.91%) contre  277 voix (40.08%), donc il n’y aura pas de second tour, sauf si tout est à refaire. 

Quel sentiment as-tu eu quand tu as su que tu étais élue au premier tour ? 

Beaucoup d’émotion pour ce premier tour ! Je pense que la charge émotionnelle accumulée dans la durée s’est relâchée à l’annonce des résultats.  Les premiers bulletins dépouillés ont vraiment donné la tendance pendant le reste du dépouillement. Je n’avais pas prévu de discours, j’ai donc dû réalisé une vraie improvisation, qui a d’ailleurs laissé entrevoir l’état dans lequel j’étais après l’annonce des résultats.  

Quelle est la première chose que tu t’es dit ? 

En réalité, je n’ai pas encore réalisé car l’investiture n’a pas encore eu lieu compte tenu de la situation sanitaire que nous connaissons… 

Quelle est ta principale ambition lors de ce (potentiel) mandat de 6 ans ? 

La première ambition est de rendre l’habitant « acteur » de sa commune. L’avis des habitants et des citoyens du territoires ont trop souvent été négligés. La démocratie participative est le leitmotiv du projet.

Y a-t-il des mesures prises à l’échelle de la commune pour aider dans la situation actuelle ? 

Les actions menées par l’équipe en place (conseil de 2014) se concentre essentiellement sur de l’information. Les relations avec le Maire actuel sont courtoises mais se limitent à l’essentielle.

Y-a-t-il une communication particulière en ce moment ? 

Actuellement, la communication est surtout présente sur les interdictions. Ma commune pêche beaucoup sur la communication. Je pense qu’il s’agit surtout d’un problème générationnel notamment au regard de l’utilisation des outils de communication actuels.

Pensez-vous à la suite ? 

Mon équipe et moi-même profitons de cette période de confinement pour affiner les projets. Bien-sûr, l’après confinement et l’investiture du nouveau conseil sont des sujets d’interrogation : le programme pourra-t-il être mis en place comme nous l’avons imaginé pour les 6 années à venir? ou d’autres priorités suite à la crise sanitaire devront être appliquées? 

Penses-tu que la situation actuelle va transformer des choses en France, au sein de la démocratie ? 

On peut observer actuellement un resserrement des liens entre les individus, j’oserai dire de fraternité et d’une prise de conscience de l’utilité des services publics qui ont été malmenés ces derniers années en raison notamment de la conjoncture économique. Je pense que certaines mesures resteront, après la vague d’attentats l’Etat avait imposé de nouvelles règles pour les manifestations et rassemblements. Je pense donc qu’il y aura, sur le sujet de la sécurité sanitaire, de nouvelles mesures.

Manon Cretinon

Manon Cretinon

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