En ces temps de confinement, Tous Élus a décidé de se tourner vers les élus du 1e tour. Dans un contexte de “flou municipal”, récolte des différents ressentis ainsi que des actions mises en place par les équipes locales et les habitants.
Témoignage d’un élu de 41 ans dans une commune de 1800 habitants dans l’Aisne.
“la première ambition est de rendre l’habitant « acteur » de sa commune”
Est-ce ta première expérience en politique ?
Non, je suis conseiller municipal depuis 2014, sans délégation.
Comment s’est passé ce 1er tour ?
C’était une journée stressante et épuisante nerveusement, sans compter le contexte particulier des mesures liées au Covid 19. Mais nous avons eu un résultat surprenant pour le challenger ! Avec 414 voix (59.91%) contre 277 voix (40.08%), donc il n’y aura pas de second tour, sauf si tout est à refaire.
Quel sentiment as-tu eu quand tu as su que tu étais élue au premier tour ?
Beaucoup d’émotion pour ce premier tour ! Je pense que la charge émotionnelle accumulée dans la durée s’est relâchée à l’annonce des résultats. Les premiers bulletins dépouillés ont vraiment donné la tendance pendant le reste du dépouillement. Je n’avais pas prévu de discours, j’ai donc dû réalisé une vraie improvisation, qui a d’ailleurs laissé entrevoir l’état dans lequel j’étais après l’annonce des résultats.
Quelle est la première chose que tu t’es dit ?
En réalité, je n’ai pas encore réalisé car l’investiture n’a pas encore eu lieu compte tenu de la situation sanitaire que nous connaissons…
Quelle est ta principale ambition lors de ce (potentiel) mandat de 6 ans ?
La première ambition est de rendre l’habitant « acteur » de sa commune. L’avis des habitants et des citoyens du territoires ont trop souvent été négligés. La démocratie participative est le leitmotiv du projet.
Y a-t-il des mesures prises à l’échelle de la commune pour aider dans la situation actuelle ?
Les actions menées par l’équipe en place (conseil de 2014) se concentre essentiellement sur de l’information. Les relations avec le Maire actuel sont courtoises mais se limitent à l’essentielle.
Y-a-t-il une communication particulière en ce moment ?
Actuellement, la communication est surtout présente sur les interdictions. Ma commune pêche beaucoup sur la communication. Je pense qu’il s’agit surtout d’un problème générationnel notamment au regard de l’utilisation des outils de communication actuels.
Pensez-vous à la suite ?
Mon équipe et moi-même profitons de cette période de confinement pour affiner les projets. Bien-sûr, l’après confinement et l’investiture du nouveau conseil sont des sujets d’interrogation : le programme pourra-t-il être mis en place comme nous l’avons imaginé pour les 6 années à venir? ou d’autres priorités suite à la crise sanitaire devront être appliquées?
Penses-tu que la situation actuelle va transformer des choses en France, au sein de la démocratie ?
On peut observer actuellement un resserrement des liens entre les individus, j’oserai dire de fraternité et d’une prise de conscience de l’utilité des services publics qui ont été malmenés ces derniers années en raison notamment de la conjoncture économique. Je pense que certaines mesures resteront, après la vague d’attentats l’Etat avait imposé de nouvelles règles pour les manifestations et rassemblements. Je pense donc qu’il y aura, sur le sujet de la sécurité sanitaire, de nouvelles mesures.